lundi 25 août 2008

Jean Marais, Histoires de ma Vie

Jean Cocteau avait exigé que Madeleine Sologne et moi, nous allions en même temps chez le même coiffeur, afin d'avoir la même couleur de cheveux. On nous décolorait ensemble, mais nos nature de cheveux ne se ressemblaient pas. La tâche du coiffeur n'était pas facile. Nous repartions parfois de son salon avec les cheveux bleus, mauves ou verts. Louis Jourdan, un de nos camarades les plus sympathiques, tournait sur un plateau voisin La Vie de Bohème. Il avait les cheveux très long qu'exigeait son rôle et il portait les pattes. La mode n'était pas aux cheveux longs. À notre passage les gens se retournaient, scandalisés.


Toulouse-Lautrec, Carmen


Nous déjeunions chez Prunier presque tous les jours, bien que Jean n'eût pas d'argent. Les notes de l'hôtel s'accumulaient. Lorsqu'il y en avait trop, l'hôtel les envoyait à Coco Chanel qui payait. Elle avait donné des ordres.


Toulouse-Lautrec, Carmen


Moulouk (son chien, offert par Cocteau) avait un gros succès. Un jour on sonne chez moi. J'ouvre. Une très belle jeune fille est là. "Que désirez-vous, mademoiselle? - Caresser Moulouk." J'appelle Moulouk. Elle le caresse et s'en va sans un regard pour moi.


Toulouse-Lautrec, Carmen


Je pensais naïvement qu'après la libération les journaux redeviendraient comme avant la guerre. Hélas! le style des collaborateurs avait laissé des traces. On avait dû constater que la méchanceté payait davantage.
Il est étrange que la méchanceté passe pour intelligence et que la bonté soit confondue avec la bêtise.



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